Tout comprendre sur la faillite personnelle et l'interdiction de gérer

En qualité de société de recouvrement de créances, nous connaissons les difficultés que peuvent affronter les entreprises. Parmi ces difficultés, certaines peuvent conduire à la défaillance de l’entreprise, avec des répercussions majeures pour son dirigeant.

Dans cet article, nous allons examiner deux sanctions personnelles importantes pouvant être prononcées à l’encontre d’un dirigeant d’une entreprise en cas de défaillance : la faillite personnelle et l’interdiction de gérer.

Sommaire - Tout comprendre sur la faillite personnelle et l’interdiction de gérer

Faillite personnelle et interdiction de gérer

Qu'est-ce que la faillite personnelle ?

La faillite personnelle constitue une procédure judiciaire qui découle d’une procédure collective engagée contre une entreprise. Cette procédure judiciaire vise à sanctionner un dirigeant d’entreprise dont les agissements ont contribué à la défaillance de l’entreprise.

La faillite personnelle ne peut être prononcée dans le cadre d’une procédure de sauvegarde.

Vous l’aurez compris, il est possible d’être en faillite personnelle à la seule condition d’avoir été concerné par une procédure collective, qu’il s’agisse d’un redressement judiciaire ou d’une liquidation judiciaire.

Cette procédure judiciaire est donc prononcée contre un dirigeant d’entreprise en cas de faute de gestion ayant participé à la cessation d’activité de celle-ci. La faillite personnelle s’accompagne de l’interdiction de gérer, diriger, administrer et contrôler directement ou indirectement une entreprise. Cette sanction vise autant le dirigeant de droit que le dirigeant de fait.

📚 Quelques définitions à retenir !

Qu’est-ce qu’un dirigeant de droit ? Le dirigeant de droit est la personne physique ou morale qui a été officiellement désignée pour diriger une société conformément aux statuts.

Qu’est-ce qu’un dirigeant de fait ? Le dirigeant de fait est celui qui directement ou indirectement exerce une activité de gestion au sein de la personne morale. Le dirigeant de fait exerce concrètement les pouvoirs de direction d’une société sans détenir le titre officiel.

L’interdiction de gérer constitue une sanction similaire à la faillite personnelle sur certains aspects, mais elle demeure moins sévère. Elle peut être prononcée contre tout dirigeant d’entreprise, même si son comportement n’a pas été la cause directe de la défaillance de la société. Cette interdiction de gérer entraîne les mêmes conséquences que la faillite personnelle mais pour une durée maximale de 10 ans.

Plusieurs sanctions existent pour le dirigeant, elles peuvent être appliquées sur le plan personnel, patrimonial ou pénal. La faillite personnelle est une sanction personnelle à effet immédiat.

⚠️ À savoir : la faillite personnelle ne concerne que les personnes physiques qui peuvent être soit le débiteur physique, soit le dirigeant du débiteur personne morale.

Quelles différences entre la faillite personnelle et l'interdiction de gérer ?

La différence entre la faillite personnelle et l’interdiction de gérer réside dans le périmètre d’application de la sanction. La faillite personnelle constitue une sanction générale qui s’applique à l’ensemble des activités du dirigeant concerné, tandis que l’interdiction de gérer peut être restreinte à un secteur d’activité ou à un type d’entreprise spécifique.

Qui décide de la faillite personnelle et de l'interdiction de gérer ?

C’est le tribunal qui va statuer sur la faillite et qui va décider de l’interdiction d’exercer une fonction publique élective. La faillite personnelle implique l’interdiction de gérer toute entreprise commerciale, artisanale, agricole ou ayant une activité indépendante.

Plusieurs motifs peuvent influencer la décision du tribunal :

  • Déclaration d’une créance
  • Comptabilité absente ou erronée
  • Destruction de document comptable
  • Activité contraire à la loi
  • Refus de collaborer dans une procédure judiciaire

 

Procédure collective

⚠️ À savoir : Avant la loi de sauvegarde, le fait que le tribunal statue sur la faillite personnelle du dirigeant entraînait automatiquement l’incapacité d’exercer une fonction publique élective. Depuis, c’est le tribunal qui a la faculté de prononcer l’incapacité d’exercer une fonction publique élective, et ce pour une durée maximale de 5 ans.

Attention néanmoins, certains ne peuvent pas être visés par la procédure judiciaire de faillite personnelle. C’est le cas des professionnels relevant d’un ordre professionnel comme les médecins, les avocats, les notaires, etc.

La faillite personnelle apparaît dans le casier judiciaire du dirigeant et est mentionnée dans le fichier national des interdits de gérer (FNIG).

Comment éviter la faillite personnelle ?

En tant que dirigeant d’une entreprise, vous pouvez prendre des mesures préventives pour éviter la faillite personnelle et l’interdiction de gérer. Voici quelques recommandations :

  • Surveillez les dépenses irrationnelles susceptibles de compromettre la trésorerie de votre entreprise
  • Respectez les obligations légales et comptables, et si nécessaire n’hésitez pas à solliciter un avocat ou un expert-comptable pour vous orienter en cas d’interrogations
  • Même si une personne supervise l’aspect financier de votre entreprise, informez-vous régulièrement sur la santé financière de celle-ci pour être en mesure de corriger rapidement en cas de situation délicate
  • Si vous anticipez la cessation de paiement, faites appel à une société de recouvrement de créances pour récupérer les impayés qui pourraient améliorer votre trésorerie ; cela peut vous permettre d’éviter la cessation des paiements et une procédure de redressement ou de liquidation judiciaire
  • Avant même d’atteindre une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation judiciaire, vous pouvez envisager des solutions de médiation ou de restructuration qui peuvent vous aider à trouver des solutions amiables avec vos créanciers et vous permettre potentiellement d’éviter les procédures judiciaires

Retenez néanmoins que le tribunal n’a pas l’obligation de sanctionner pour chaque procédure collective ouverte, il dispose du pouvoir d’appréciation pour déterminer si le dirigeant doit être sanctionné ou non.

En conclusion, la faillite personnelle et l’interdiction de gérer constituent des sanctions relativement lourdes pour les dirigeants d’entreprise en difficulté. Ces mesures, adoptées par les tribunaux après analyse des circonstances entourant la défaillance, visent à protéger les intérêts des créanciers.

En tant que société de recouvrement de créances ayant déjà traité avec des entreprises en difficulté, nous ne pouvons que vous recommander de vous tourner vers un avocat spécialisé en droit des affaires ou un expert-comptable qui pourra vous orienter davantage.

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